dimanche 15 mars 2009

Prélude.

Je ne suis pas née à Ostende. La vie m'y a conduite et m'a fait y rester. Cette vie qui me regarde et s'efface.
Je n'ai jamais fait que passer à Ostende – y passer si souvent, y stagner tant de temps que j'y ai perdu mon corps et qu'il s'y balade, les yeux vides, sans plus aucune conscience. Grâces soient rendues, ce n'est pas mon âme. Il vaut mieux ne jamais perdre son âme à Ostende.

Ostende. Longues plages irrégulières de sable gris. Immeubles. Mer déchaînée, trouble. Pluie
Un cimetière.
J'ai toujours aimé Ostende. Je ne peux pas dire pourquoi. S'asseoir dans le sable froid, saisir dans ses mains, laisser couler : il n'y a rien de plus terre-à-terre. Pourtant Ostende. Ville de fantômes. Peut-être est-ce tant cela qui fait son mystère – son attrait : parce que les souvenirs s'y conservent un peu, rien qu'un peu plus longtemps qu'à l'ordinaire.
Mes fantômes.
Je ferme les yeux. Il fait blanc. Il n'y a rien. C'est si bon de sentir qu'il n'y a rien – que tout est vide. C'est si bon de sentir que soi aussi, on n'est qu'un fantôme.

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